Ernest Hemingway, une bruyante solitude

Faire un film sur un auteur de cette dimension est dès le départ un dilemme : illustrer et faire vivre le mythe qu’il représente, ou au contraire le contourner pour retrouver l’individu de chair, de sang et de mots.
Dans le cas de « Papa » Hemingway, la première solution s’est imposée car ce mythe est tellement omniprésent dans la conscience collective, que nous ne trouvions que des bribes d’éléments totalement insuffisants pour « construire » un personnage. Le culte du mythe s’est imposé, dans ce cas précis par manque d’alternative sérieuse.
Faire vivre un personnage surdimensionné en 45 minutes demandait une approche nouvelle dans le traitement des informations que nous souhaitions offrir aux spectateurs.

Type (Documentaire / Documentaire fiction / Série documentaire)Série DocumentaireGenreArt & cultureCollectionUn siècle d'écrivains Écrit parArnaud Sélignac, Pierre GuglielminaRéalisateurArnaud SélignacAvec le soutien du CNC, Editions Gallimard, ProcirepDistributionFrance Télévisions DistributionAnnée1996Durée45min

Nous avons donc sélectionné des auteurs tous proches de l’oeuvre et de l’auteur, et ce à différents titres. Seules, quelques archives éparses ne pouvaient suffire.

Philippe Labro : Ecrivain. “L’étudiant étranger” des années 50 aux Etats-Unis. Grand connaisseur de la littérature américaine. Aficionado déclaré de l’oeuvre d’Hemingway. L’Homme derrière l’oeuvre le fascine aussi.
Philippe Sollers : Ecrivain. Son rapport à Hemingway n’est que littéraire. Il ignore un peu l’Homme. Seul le texte compte !
Jerome Charyn : Ecrivain. Américain résident à Paris (tout comme Hemingway). Il écrit le monde de la violence urbaine. Le personnage le séduit plus que ses écrits.
Jim Harrison : Ecrivain. Peut-être le plus grand auteur américain vivant. Il est le porte parole du mythe et du rêve américain. Il parle peu de “Papa”, mais semble être un écho parfait à ce qu’Hemingway aurait pu dire s’il avait été vivant.
Henri Villard : Ecrivain. Ami déçu d’Hemingway. Son sourire merveilleux s’est hélas éteint définitivement deux jours après le tournage de sa séquence.
Fidel Castro : Ernest Hemingway est peut être sa seule référence positive à l’Amérique. Il est très fier qu’une partie de l’oeuvre ait été écrite à la Havane.

Ces entretiens individuels sont ensuite devenus par la magie du montage une grande réunion d’amis, une conversation passionnée essayant à travers l’oeuvre, l’homme, les films, la chasse, la boxe, la pêche, les femmes, de perpétuer l’ombre de ce géant.

La presse en parle


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