Clarisse est partie…
Comme une enquête sur la vie de Clarisse Albert, née en 1927 dans les Mauges, morte en 1995 dans son village natal, après avoir vécu et travaillé 30 ans à la télévision du Niger, ce film en forme de “ road-movie ” part sur la piste d’un refus possible de l’immobilisme social. Il est fondé sur la vision idéale et enfantine que je m’étais faite de la femme Clarisse Albert, et relate mon cheminement sur ses traces. De la France au Niger, aller et retour, le film suit l’itinéraire de Clarisse dans le siècle, à travers le prisme de sa sensibilité à la cause des femmes et à l’image comme vecteur de changement, à travers la perception du poids des origines et du désir d’y échapper.
Type (Documentaire / Documentaire fiction / Série documentaire)Documentaire GenreSociétéÉcrit et réalisé parFleur AlbertAvec la participation du CNC, Procirep, Scam - Brouillon d'un rêveAvec le soutien du CNC, ProcirepDiffuseurFrance 3, France 3 Ouest, ORTN (Niger)DistributionArtline Films Année2001Durée56min / 58 min
Elle m’écrivait que ces petites filles savaient les longues écoutes du silence… Encore enfant, je rêvais sur les cartes postales qu’elle m’envoyait d’Afrique. Clarisse, ma cousine, avait choisi d’aller vivre au Niger dans les années 60. Je me disais que c’était sûrement une aventurière…
Chaque année lors de ses visites familiales en pays nantais, nous apprenions à nous connaître un peu plus. Elle s’indignait du silence passif des femmes d’ici, qui de jour en jour perdaient leur lumière pour avoir toujours désiré et n’avoir pas pu choisir. Elle me racontait aussi ces images qu’elle avait faites sur les femmes, au Niger. Et, nous avions parlé d’en faire un jour un film ensemble…Ma dernière lettre est restée sans réponse. Clarisse meurt le 20 décembre 1995.
Le film est une quête sur les traces de ce personnage et se déroule en grande partie à travers le Niger d’aujourd’hui et la campagne nantaise. Construit comme une réflexion sur la condition féminine, le portrait de Clarisse Albert se dessine à travers le témoignage de personnages l’ayant connue et côtoyée, à travers la description des univers dans lesquels elle a évolué, à travers le prisme de ses révoltes et ambiguïtés.
La presse en parle
Ce sont les traces laissées à Fleur d’un exil de choix que la jeune réalisatrice recompose dans ce film. Comme on exhume d’une vielle malle les objets d’une personne disparue. Mots fugaces couchés sur le papier, images fragiles tournées pour la télévision, souvenirs des amis qui lamentent, au fil du film, redessinent la silhouette d’une Clarisse rêvée.
Libération